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Xavier Niel risque-t-il de ruiner la France ?

La baisse des bénéfices des opérateurs mobiles avec l'arrivée de Free Mobile serait une mauvaise chose car elle réduirait les rentrée d'impôts.

La baisse des bénéfices des opérateurs mobiles avec l’arrivée de Free Mobile serait une mauvaise chose car elle réduirait les rentrées d’impôts. Une absurdité dénoncée par Guillaume Nicoulaud.

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Une brève de Paul Loubière sur Challenges.fr :

En grande fanfare, Xavier Niel, le patron de Free, a annoncé qu’il divisait par deux les prix du mobile. S’il dit vrai, c’est une révolution. Mais une révolution déclenche parfois des dégâts collatéraux. En l’espèce, c’est l’État qui risque de payer des pots cassés. « Le manque à gagner sera de plusieurs milliards pour l’État français, affirme un concurrent, tous les opérateurs vont être obligés de s’aligner sur les tarifs de Free Mobile. Cela entraînera une baisse du chiffre d’affaires et des bénéfices. » Selon l’Arcep, le chiffre d’affaires global du mobile était de 20,9 Md€ en 2010. En 2011, les seuls appels ont représenté environ 14 Md€ dont 2,6 milliards de TVA. Si les tarifs baissent effectivement de moitié, le manque à gagner lié aux taxes indirectes sera donc d’environ 1,3 milliard pour l’État. La baisse des marges liée à l’irruption de Free Mobile coûtera aussi cher au contribuable en raison d’un recul des bénéfices des opérateurs, et donc des rentrées fiscales de l’impôt sur les sociétés. Elle peut être chiffrée à 3 milliards. Total, 4,3 milliards. À Bercy, pas de commentaire officiel. Mais, alertés par les gros opérateurs, les fins esprits du Trésor reconnaissent à demi-mots que « l’arrivée de Free Mobile ne sera sans doute pas fiscalement neutre ».

Mon Dieu mais quelle horreur ! Il faut vite empêcher ce dangereux personnage de ruiner « la France » (comprendre l’État français) en vendant des abonnements téléphoniques deux fois moins chers que ceux de ses concurrents !

Il faut vivre en France pour lire des trucs pareils…

Sur le web

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Guillaume Nicoulaud

Économiste de formation et gérant de portefeuille spécialisé dans les stratégies de sélection d’actions.

18 réponses

  1. Il faudrait également vérifier si un forfait à 2 euros et réellement rentable pour free.
    Si c’est le cas, je confirme que c’est une révolution. A quand la liberalisation des télécoms (aujourd’hui sous licence)

    1. Et si le forfait n’était pas rentable, en quoi ce serait un problème pour le consommateur?
      Niel déclare qu’il fait 50% de marge sur les forfaits à 2€.
      Un bémol, pour l’instant il utilise le réseau d’Orange. La rentabilité devrait changer quand les investissements lourds vont être lancés.

    2. @Koris : Le système de license est là parce que la technologie des ondes limite le nombre de participants possibles.
      D’ailleurs, c’est encore un problème dans la théorie anarcho-capitaliste : Comment permettre de gérer proprement le réseau d’ondes des telecoms ?

      1. Si le principe des licences peut se justifier, les licences payantes sont un hold-up fiscal sur les consommateurs, un frein à l’innovation et un attentat contre la concurrence véritable. La technologie progresse, ouvrant de nouvelles possibilités inimaginables il y a quelques années (l’exemple de la télévision numérique est à ce titre édifiant). Le nombre de participant n’est pas aussi limité qu’on veut bien nous le faire croire, sauf à imposer un ticket d’entrée impayable, éliminant toute concurrence sérieuse pour favoriser l’oligopole en place qui est soutenu pas l’Etat pour faciliter les rentrées de taxes. Aucun oligopole ne peut se maintenir sans le soutien constant de l’Etat complice.

  2. J’ai commenté sur la breve originale…. Quel argument fallacieux d’un concurrent qui sent qu’il va avoir beaucoup de mal à se sortir de ce bourbier.

    Les gens qui appliquent ce raisonnement n’ont qu’à se fournir auprès de l’industrie du luxe. Ils paieront très cher pour des objets qu’ils pourraient payer 10x moins, consommeront moins et enrichiront plus l’état…

  3. Oui d’accord c’est une absurdité, mais j’osais espérer que vous détaillassiez votre point de vue

  4. Dans la même logique, je propose, pour que les Français gagnent en pouvoir d’achat, l’instauration d’un monopole sur tout, afin que la concurrence ne fasse pas chuter les prix. Ainsi, les coûts restant inchangés puisque le monopole est efficace et ne devient pas laxiste sur ses dépenses, les bénéfices se traduiront en impôts, qui sont autant de recettes pour l’Etat que le contribuable français n’a pas à payer.
    Ne serait-ce que mathématiquement, ça tient la route : quand je paie trop cher mon mobile, tout le surplus va directement en profits additionnels (puisque la concurrence ne pousse pas à être efficace), qui deviennent impôts pour 1/3 d’entre eux ; alors que je pourrais payer directement cet impôt et ne pas m’acquitter du surplus.
    Bien entendu, la diminution des recettes de l’Etat est inenvisageable, encore plus que la diminution de ses dépenses. Faut pas déconner…

    1. Allons même plus loin : puisqu’on instaurerait des monopoles in fine au bénéfice de l’état, autant laisser l’état tout prendre, autant laisser l’état en charge de tout – tout dans l’état, rien contre l’état, rien en dehors de l’état.

      « Abaissez vos boucliers et rendez vous sans condition. Nous intègrerons vos caractéristiques biologiques et technologiques aux nôtres. Votre culture s’adaptera à nos besoins. Toute résistance sera futile. »

      … tout un programme… même plus besoin de résoudre la crise économique, puisqu’il y n’y aura plus d’économie (tout au plus, des ennemis à assimiler ou, à défaut, détruire) : la classe, quand même, le jusqu’au-bouto-étatisme.

  5. En d’autres mots : donner du pouvoir d’achat aux français ruine « la France ». Ou encore, l’ajustement des prix par le jeu de la concurrence ruine « la France.
    On nage dans le délire étatique.

  6. C’est clair
    La France est u pays schyzophrène. Avec des élites dont le point commun malgré leur divergence d’opinion, est d’être dénuée de tout bon sens.

  7. Même d’un point de vue purement fiscal c’est absurde : l’argent économisé ici sera dépensé ailleurs, dans d’autres produits et d’autres secteurs de l’économie. Donc, sauf si il s’agit de produits ou de secteurs moins taxés, ce qui est « perdu » ici sera récupéré ailleurs. Comme d’habitude il y a ce qu’on voit et ce qu’on ne voit pas.

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